Document texte not found (C:\Users\LIFRAS00\Desktop\Organon PROD\websites\Textes\0)

>
À la recherche des envahisseurs aquatiques
Faune et flore
Rechercher
Accès Membres Lifras
Whois
Découvrir les activités Lifras
Vous rêvez depuis toujours de plonger dans des eaux bleues et d'explorer de merveilleux fonds marins ? Il vous suffit de franchir la porte de l'un de nos clubs de plongée et d'essayer.
Découvrir les formations Lifras
La Lifras vous propose une formation de haute qualité dont les brevets sont reconnus dans le monde entier.
Plonger en Belgique avec la Lifras
Apprendre à plonger au sein des clubs Lifras vous garantit, en plus de la sécurité, une ambiance sportive et amicale.
Vendredi 1 décembre 2023

Les plongeurs au service de la nature

Focus sur la problématique des écrevisses exotiques

Chers plongeurs, chères plongeuses, Nous aimerions vous parler d’une mission cruciale pour la préservation de nos carrières et de leur écosystème : la lutte contre les espèces exotiques envahissantes. Ces espèces, qui proviennent souvent de contrées lointaines, peuvent avoir un impact dévastateur sur notre environnement subaquatique.

Dans le cadre du Règlement (UE) n°1143/2014 relatif aux espèces exotiques envahissantes, le Service Public de Wallonie (SPW) en collaboration avec l’ensemble des Contrats de rivière de Wallonie se sont lancés dans une mission importante pour contrôler et éradiquer ces envahisseurs, et nous avons besoin de votre aide.

Les Espèces Exotiques Envahissantes (EEE) : un défi pour nos carrières

Les espèces exotiques envahissantes sont des organismes introduits intentionnellement ou accidentellement dans un nouvel environnement (en dehors de leur aire de répartition naturelle), où ils se reproduisent rapidement et concurrencent les espèces indigènes, mettant ainsi en péril la biodiversité locale. Dans le monde subaquatique, cela peut signifier une diminution voire une disparition des populations d’espèces indigènes.

En Belgique, les carrières sont des environnements uniques et précieux, abritant une grande diversité d’espèces indigènes. Malheureusement, elles sont également des lieux de prédilection pour la prolifération d’espèces exotiques au rang desquelles figurent plusieurs espèces de plantes aquatiques immergées, d’écrevisses et de poissons. C’est là que vous, plongeurs, entrez en jeu.

Inventorier et lutter contre les EEE – le cas des écrevisses en Wallonie

Le Service Public de Wallonie (SPW) a pris conscience de la menace que représentent les EEE. En collaboration avec l’ensemble des Contrats de rivière de Wallonie, ils ont entrepris des actions pour inventorier, contrôler et minimiser l’impact de ces envahisseurs dans les milieux aquatiques et rivulaires. Cela implique des opérations de surveillance, de gestion et de sensibilisation.

Une de ces actions consiste notamment à coordonner les inventaires des différentes espèces d’écrevisses exotiques présentes au sein de notre territoire. Ces organismes figurent parmi les plus grands crustacés d’eau douce et prospèrent dans une variété d’environnements aquatiques. Elles adoptent un régime alimentaire opportuniste, dévorant aussi bien des végétaux que des proies animales. Leur présence souvent abondante a un impact significatif sur les réseaux trophiques et le fonctionnement des écosystèmes. En Belgique, une seule espèce est indigène : il s’agit de l’écrevisse à pattes rouges (Astacus astacus).

Un précédent article publié en 2019 dans ce même magazine faisait référence à cette problématique et mettait en évidence la cause du déclin de notre espèce indigène (Hippocampe n° 251). En effet, malheureusement, à la fin XIXème siècle, l’Italie a été confrontée à l’introduction accidentelle sur son territoire de l’aphanomycose, communément appelée « la peste de l’écrevisse » (maladie originaire d’Amérique du Nord causée par un champignon parasite des écrevisses). Cette maladie s’est répandue à travers l’Europe et a décimé les populations d’écrevisses indigènes de manière foudroyante !

Afin de combler le déficit lié au déclin des écrevisses indigènes et de maintenir des stocks exploitables pour la consommation humaine, il fut entrepris d’introduire des espèces exotiques nordaméricaines résistantes à ce parasite. D’autres espèces furent aussi introduites en aquarium pour l’ornement. Ces introductions perdurent encore aujourd’hui et on dénombre plus d’une dizaine d’espèces d’écrevisses exotiques établies en Europe.

Il est à noter que le bénéfice socio-économique amené par l’introduction de ces espèces exotiques est fortement contrebalancé par de fortes nuisances environnementales telles que :

  • La forte concurrence avec l’espèce indigène (alimentation, occupation de l’espace ou encore la prédation) et la transmission de l’aphanomycose vers cette dernière
  • La perturbation en profondeur des écosystèmes (consommation des plantes oxygénantes, des alevins mais aussi l’altération des ressources alimentaires)
  • La destruction des berges des plans d’eau par creusement de galeries

Vous trouverez ci-dessous une description succincte des 4 espèces exotiques les plus présentes en Wallonie. Elles peuvent être distinguées sur base de la forme et de la couleur des pinces, la présence d’épines sur le carpopodite (article précédent les pinces) et la disposition des sillons sur la face dorsale du thorax (voir figure 1). 


Ne vous fiez aucunement à la couleur du corps qui peut être très variable au sein d’une même espèce. En cas de doute, n’hésitez pas à prendre plusieurs photos sous différents angles d’un même individu sur lesquelles les pinces et le thorax devront être bien visibles.


D’autres espèces ont également été repérées de manière très ponctuelle en Belgique et ont été listées dans un précédent numéro (Hippocampe 269) Pour en connaître d’avantage et accéder à une clé de détermination plus complète, n’hésitez pas à vous rendre sur le site du projet LIFE RIPARIS (http://www.riparias.be/fr/359/).

Votre rôle en tant que plongeurs responsables 

Vous, en tant que plongeurs, avez un rôle crucial à jouer dans cette mission. Voici comment vous pouvez contribuer à la lutte contre les espèces exotiques envahissantes :

  1. Signaler vos observations : Lors de vos plongées en carrières, soyez attentifs ! Ecrevisses, poissons ou encore plantes aquatiques, notez les détails de vos observations, y compris la date, le lieu et, si possible, prenez des photos. Nous vous invitons notamment à collaborer en partageant vos données via des sites collaboratifs comme le portail d’encodage du SPW ARNE (http://biodiversite.wallonie.be/encodageinvasives) ou encore via les applications mobiles ObsMapp ou INaturalist. Vous avez également la possibilité de vous rendre sur le groupe Facebook « Recensement des écrevisses » afin de partager vos données.
  2. Contacter le contrat de rivière le plus proche : Les Contrats de rivière peuvent jouer un rôle essentiel en tant que point de contact pour les plongeurs souhaitant contribuer à cette action. En effet, n’hésitez pas à nous contacter si vous des difficultés à identifier ou encoder vos données ! Cette collaboration renforce nos capacités à surveiller et préserver les écosystèmes aquatiques, car elle nous permet également de mettre en place des dispositifs de contrôle, comme des nasses, pour des vérifications plus approfondies.
  3. Sensibiliser : Partagez vos connaissances sur les espèces exotiques envahissantes avec d’autres plongeurs. Plus nous sommes nombreux à être conscients de ce problème, plus nous sommes efficaces pour le combattre.
  4. Respectez les règles et les protocoles : Faites en sorte que votre matériel soit propre et exempt de boues/ morceaux de végétaux/invertébrés lorsque vous quittez l’eau. Assurez-vous de bien nettoyer et de faire sécher votre équipement entre les plongées pour éviter de transporter des organismes d’un site à un autre (temps de séchage + 24heures minimum). S’il n’est pas possible de faire sécher le matériel totalement, il convient alors de le désinfecter (Virkon S par exemple). Evitez de plonger hors des sites autorisés !
  5. Ne jamais introduire d’écrevisses exotiques dans de nouveaux plans d’eau. Il est essentiel de ne pas transporter ni déplacer d’écrevisses vivantes d’un plan d’eau à l’autre pour ne pas favoriser leur dispersion et éviter de disséminer la peste de l’écrevisse par leur intermédiaire. Elles ne peuvent pas être utilisées pour la pêche au vif.

Ensemble, nous pouvons préserver nos carrières et leurs écosystèmes uniques en luttant contre les espèces exotiques envahissantes. Votre contribution en tant que plongeurs engagés est essentielle pour assurer l’avenir de ces milieux aquatiques.

Faites de chaque plongée une plongée responsable, et continuons à explorer les beautés de nos plans d’eau tout en les préservant pour les générations futures. Merci pour votre engagement et votre passion pour notre environnement subaquatique.

Article du Wallonie Environnement SPW et du Contrats de Rivière de Wallonie

Bibliographie :
Guyon.J et al. (2019). Ecrevisses exotiques ou comment protéger notre écrevisse indigène. Hippocampe(251). 34-37.
Caignet I. et al. (2018). Espèces exotiques envahissantes – Stop à la dissémination assistée des écrevisses. AquaFauna(151). 34-37.
Monty A., Latli A., Vermeersch X. et Patinet M. (2022) Écrevisses exotiques envahissantes - Identification et bonnes pratiques de gestion. Projet LIFE RIPARIAS, 50p.
Segers B. (2023) Vous prendrez bien quelques écrevisses ? Hippocampe(269). 40-43.

Actualité précédente
Les plongées successives multiples ou répétitives
Actualité suivante
Bouteille ouverte ?