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Esturgeons ou Sterlets ? Acipenser pardi !
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Mercredi 1 mars 2023

Il est, dans nos terrains de jeu favoris, un poisson étrange, à l’allure d’un petit requin d’eau douce, généralement peu farouche avec les plongeurs que nous sommes. Vous l’avez sans doute reconnu et pensé très certainement à l’esturgeon. Esturgeon, vraiment ? Acipenser assurément ! Mais il existe certaines subtilités entre l’esturgeon (notamment Acipenser sturio, l’esturgeon européen, dit commun) et le sterlet (Acipenser ruthenus). 

Tous deux peuvent atteindre une longueur de 1 à 2 mètres (on relève des spécimens mâles pouvant mesurer près de 6 mètres chez l’esturgeon européen). Dos et flancs de couleur grisâtre à olivâtre, ventre de couleur claire, ils sont dépourvus d’écailles mais recouverts de 5 rangées longinales d’écussons osseux (les scutelles) : une sur le dos, deux sur les flancs et deux sur le ventre. Tout comme chez le requin, la nageoire caudale est hétérocerque (le lobe supérieur est plus développé que le lobe inférieur). Ils sont dotés, sur la face inférieure de la tête, d’une bouche protractile, c’est-à-dire qui peut se projeter vers l’avant en formant un tube pour aspirer les petites proies dont ils se nourrissent (larves, petits mollusques, vers, …). C’est le museau, pointu, qui permet (ou pas…) la distinction entre les deux espèces : muni de 4 courts barbillons arrondis non frangés sur un museau en forme de rostre pour l’esturgeon européen, muni de 4 longs barbillons frangés sur un museau légèrement relevé vers le haut pour le sterlet.

Une autre différence concerne leur biotope. Alors que l’esturgeon est amphihalin (une partie du cycle de son développement s’effectue en milieu marin, une autre en eau douce), le sterlet vit exclusivement en eau douce. Par contre, tous deux remontent vers les rivières pour frayer : on dira du sterlet qu’il est potamodrome (la migration a lieu en eau douce uniquement, des lacs et fleuves vers les rivières), de l’esturgeon qu’il est anadrome (il vit le plus souvent en mer mais se reproduit en eau douce). Cependant, n’espérons guère de reproduction chez nos poissons ! Outre le fait qu’il leur faudrait trouver une rivière vers laquelle remonter pour frayer, ils proviennent tous de l’élevage et sont bien souvent stériles car issus de l’hybridation…

Pourquoi donc nos poissons sont-ils des hybrides ? Il faut savoir que presque toutes les espèces d’Acipenser sont sur la liste rouge de l’IUCN (International Union for Conservation of Nature), donc considérées comme vulnérables, en danger, en danger critique d’extinction, voire disparues. En cause, malheureusement, l’être humain, une fois de plus : pêche intensive, dégradation des biotopes, construction de barrages empêchant la migration. Le commerce des Acipenser est donc soumis à une très stricte réglementation depuis 1998 par la CITES (Convention on International Trade in Endangered Species of wild fauna and flora). Cependant, une espèce hybride, donc stérile, est considérée comme ornementale et peut dès lors être librement commercialisée. Il existe ainsi des spécimens hybrides qui sont régulièrement introduits dans les lacs et les carrières.

Il s’agit le plus souvent du croisement d’Acipenser naccarii (esturgeon de l’Adriatique) ou d’Acipenser stellatus (esturgeon étoilé) avec Acipenser gueldenstaedtii (esturgeon russe, également appelé « diamant »).

Les Acipenser rencontrés dans nos sites de plongée favoris sont donc tous des hybrides, qu’ils soient plutôt sterlets ou esturgeons, voire même un mélange des deux ! Alors, finalement, que noter dans nos carnets ? Acipenser pardi ! Vous serez sûrs de ne pas vous tromper ! Et si vous ne devez retenir qu’une chose de cet article, souvenez-vous, lors de votre prochaine rencontre, que tant les sterlets que les esturgeons sont recouverts d’un mucus protecteur qui est détruit lors du contact avec les mains (recouvertes de gants ou non) des plongeurs. Résistez donc à cette tentation de les caresser, au risque de provoquer une infection de la peau chez nos braves poissons.

Marie Rassart
MC - RCAS






 Photos : Mickael Grasmuck et Pascal Gilsoul


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