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L’âge moyen d’un plongeur en Europe se situe entre 46 et 50 ans. C’est aussi l’âge qui correspond à l’apparition de maladies chroniques telles que l’hypertension artérielle (HTA) qui est souvent associée à un excès de cholestérol, un excès pondéral et une baisse des performances physiques. Par ailleurs, la plus forte incidence des accidents de plongée se situe entre 50 et 60 ans. Il n’est donc pas étonnant de voir émerger des accidents de plongée plus spécifiquement liés à l’âge du plongeur.
L’œdème pulmonaire d’immersion (OPI) fait partie des accidents de plongée dont on parle de plus en plus fréquemment. L’incidence de l’OPI est difficilement quantifiable et probablement sous-estimée car l’OPI est souvent mal connu des plongeurs et des soignants.
L’OPI touche principalement les sujets âgés de plus de 45 ans et hypertendus, mais survient aussi chez des individus jeunes avec un cœur sain. Les OPI surviennent majoritairement lors d’une plongée scaphandre (60 % des cas) ; 30 % des cas surviennent lors d’une nage en surface et 10 % à la suite d’une plongée en apnée.
A la différence d’un œdème pulmonaire aigu (OPA), qui est essentiellement un phénomène hémodynamique, l’OPI est un OPA compliqué d’un œdème d’origine lésionnelle. L’OPI se définit par la présence de liquide dans l’alvéole suite à une rupture de la barrière alvéolo-capillaire. Cette rupture implique à la fois des facteurs hémodynamiques (versant vasculaire de l’accident) et des facteurs mécaniques (versant respiratoire de l’accident).
La complexité des mécanismes responsables de cet accident est liée aux effets induits par l’immersion sur le corps d’un plongeur.
Ces multiples effets proviennent de : |
Ces effets de l’immersion entraînent des modifications multiples au niveau du système cardio-vasculaire et respiratoire dont les principales sont : |

Chez l’apnéiste, un autre phénomène se rajoute, le lung squeeze :
Sous l’effet de l’augmentation de la pression ambiante, le volume pulmonaire va diminuer et passer en-dessous du volume résiduel ; la pression alvéolaire devient alors inférieure à la pression ambiante, ce qui explique que le gradient de pression qui règne de part et d’autre du capillaire périalvéolaire est en faveur d’une fuite sanguine vers l’alvéole pulmonaire (oedème pulmonaire).
De plus, les contractions diaphragmatiques involontaires en fin d’apnée et l’hypoxie (qui induit une vasoconstriction pulmonaire) aggravent encore ce gradient défavorable.
Le mécanisme complexe d’installation d’un OPI s’explique donc par la combinaison : |
Plusieurs facteurs aggravants peuvent induire un dépassement des mécanismes compensatoires qui protègent notre organisme contre l’OPI : |
les principaux symptômes d’un OPI sont : |
Ces symptômes sont éventuellement accompagnés de signes généraux tels que l’angoisse, une pâleur, une cyanose, une tachycardie voire une syncope et un risque de noyade.
Le diagnostic pourra être confirmé par une RX du thorax (qui se normalise cependant assez rapidement) ; une échographie des poumons (qui nécessite une certaine expertise pour détecter les «queues de comètes» typiques dans l’OPI, ou le CT-scan thoracique (Computer Tomography) qui est l’examen de choix et qui reste anormal pendant plusieurs heures.
Il faut se souvenir que l’OPI peut se présenter sous une forme subaigüe avec le risque de passer inaperçu : soit il pourrait être dénié par le plongeur, soit il pourrait être confondu avec un simple essoufflement. Dans sa forme aigüe, l’OPI peut s’associer à une noyade, un ADD (lié à une remontée sans respect des paliers) ou un décès.
La prise en charge d’un opi consiste en : |
Nb : L’OPI ne nécessite pas un traitement spécifique par caisson, mais vu le risque d’association avec un ADD => évacuer vers un centre hyperbare.
En conclusion : |
Dr Thierry Wauters