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La biosécurité pour limiter l'impact des espèces exotiques envahissantes et préserver les milieux aquatiques
Faune et flore
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Samedi 1 juin 2024
Quelques définitions

La biosécurité, kezako ?

On parle de biosécurité pour décrire les mesures d’hygiène à appliquer pour limiter le risque de propagation d’organismes vivants d’un milieu à un autre.

En effet, ces mesures servent à réduire la dispersion de maladies, d’espèces ayant un impact sur la santé (pathogènes) ou sur l’environnement, telles que les espèces exotiques envahissantes.

La biosécurité court-circuite la propagation des organismes, idéalement, en empêchant l’introduction du vecteur dans un nouveau milieu ou en empêchant l’établissement de celui-ci.

Notion d’espèce exotique envahissante (EEE)

Une espèce exotique envahissante ou espèce invasive est une espèce animale ou végétale qui a été introduite volontairement (pour sa qualité ornementale, sa productivité, etc.) ou accidentellement (par le biais des échanges commerciaux internationaux) en dehors de sa zone naturelle, qui s’y est adaptée et s’y développe au détriment des espèces indigènes.

Ces espèces concurrentielles menacent la biodiversité locale : en effet, ces espèces présentent des stratégies (système racinaire adapté, reproduction accrue) qui vont favoriser leur établissement et concurrencer les autres espèces (ressources nutritives, ensoleillement, etc.) sans être régulées de manière naturelle.

Exemples d’espèces concernées

Parmi les espèces végétales aquatiques les plus fréquentes dans les eaux stagnantes ou à faible courant, citons les myriophylles (Myriophyllum aquaticum et Myriophyllum heterophyllum), les élodées (dont Elodea nuttallii, Egeria densa et Lagarosiphon major), l’hydrocotyle fausse-renoncule (Hydrocotyle ranunculoides) ou encore la crassule des étangs (Crassula helmsii).

Souvent, un simple fragment, même microscopique, peut donner naissance à une nouvelle population.

Cela concerne aussi les animaux qui peuvent également être indétectables au stade juvénile comme les poissons (ex : le gobie à tache noire - Neogobius melanostomus, la perche soleil - Lepomis gibbosus) ou les écrevisses (Faxonius limosus, Pacifastacus leniusculus, Procambarus clarkii) qui subsistent également dans la vase.

En lien direct avec les espèces invasives, citons également le pathogène responsable de la peste de l’écrevisse ou aphanomycose, porté par les espèces exotiques et fatal pour notre écrevisse indigène Astacus astacus.

En quoi c'est important ? 

Une obligation légale

Un ensemble d’espèces sont listées au sein du règlement européen N°1143/2014 sur les espèces exotiques envahissantes.

Participer à la dissémination volontaire de ces espèces constitue une infraction à ce règlement. Par ailleurs, un plan d’actions a été adopté en Belgique (2022) pour réduire les risques de propagation non-intentionnelle, comme le transport via des équipements en contact avec l’eau.

En tant qu’acteurs fréquentant des milieux sensibles à ce type d’invasion, votre vigilance est nécessaire. Pas de panique, en respectant les mesures de biosécurité, les risques de dispersion sont fortement limités.

Mieux vaut prévenir que guérir

L’action la plus efficace et la moins coûteuse n’est pas de gérer une espèce déjà établie mais bien d’empêcher son installation dans de nouveaux sites. Les espèces exotiques envahissantes (comme d’autres organismes néfastes) n’étant pas toujours visibles ou reconnaissables, il convient de prendre toutes les précautions nécessaires dès qu’un endroit « sensible », tel que les milieux aquatiques, est fréquenté ou qu’un substrat (terre, boue, …) est déplacé.

La procédure à suivre à chaque sortie : plan, check, clean, dry

Avant : Planifier

La sortie ne s’improvise pas : l’équipement doit être propre et exempt de tout organisme néfaste au milieu qui sera visité et l’accès au site doit être anticipé afin d’éviter les véhicules à proximité immédiate (dispersion par les pneus).

Pendant : Vérifier

Lors de la sortie, avant de quitter le site, l’équipement doit être inspecté. Si de la boue, des fragments, des graines ou autres sont visibles sur les bottes, les waders, la combinaison, le matériel, etc., ils doivent être laissés sur site, à distance de l’eau et du passage où ils risqueraient d’être entraînés.

L’équipement peut ensuite être emballé ou transporté dans une bassine pour éviter la dispersion sur le chemin du retour. Il est déconseillé d’utiliser le même matériel sur des sites différents au cours de la même journée.

Après : Nettoyer et Sécher

L’équipement doit être nettoyé au moyen d’un kit de biosécurité dans un endroit « stérile » à toute dispersion (ex : cour bétonnée ou à défaut, une bassine). Ce kit est composé à minima d’une brosse, d’un cure-pied et de produit désinfectant. Un nettoyeur haute pression peut également être utilisé. Il ne faut surtout pas aller nettoyer son équipement dans un autre plan d’eau au risque d’y introduire de nouvelles espèces.

Après nettoyage et séchage, le matériel devra rester sec pendant au moins 48h pour s’assurer de la destruction d’espèces ou d’agents pathogènes liés aux milieux aquatiques.

Un effort collectif 

La prévention ne pourra être pleinement efficace que si les mesures sont adoptées par tous les usagers de nos rivières, canaux, lacs et carrières.

C’est pourquoi une grande campagne nationale sur la biosécurité sera lancée début 2025 pour sensibiliser les acteurs de l’aquaculture, de la pêche et de la batellerie mais bien entendu également toutes les personnes pratiquant un sport aquatique.

Marie Chariot et Nicolas Brasero

L’illustration ci-dessous reprend un exemple de panneau récapitulatif réalisé par la Cellule interdépartementale Espèces invasives (SPW), présent dans la carrière du Flato à Floreffe.

Merci aux relecteurs pour leurs remarques avisées et leur aide dans la construction de cet article.


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