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Jeudi 1 juin 2023
Introduction

Le pôle sécurité souhaite partager avec vous son analyse des accidents de décompression officiellement déclarés à la Lifras entre 2015 et 2022. Etant donné que la taille de l’échantillon est très réduite et que nous ne disposons pas toujours de tous les détails, il ne s’agit pas de conclusions mais de constatations.

2 choses sont à retenir :

  •  Il n’y a jamais d’erreur de protocole ou de non-respect des procédures de décompression (interruptions de paliers, erreur ordinateur…).
  • C’est le facteur humain qui prédomine

Nous souhaitons ici insister fortement sur le facteur humain, les facteurs favorisants.

Evolution du matériel et des profils de plongée

Un paramètre important à prendre en compte est l’évolution du matériel et plus particulièrement des ordinateurs, ce qui induit des plongées plus longues et certaines dérives en termes de profil de plongée et de gestion de la saturation.

  • Premièrement, nous observons régulièrement une durée anormalement longue de certaines plongées (combi étanche, blocs 300b…) à des profondeurs importantes sans entrer dans les paliers. Ex : plongée de +/- 60 minutes à -40m sans paliers. A vouloir rester en ‘no deco’, le profil de ces plongées devient accidentogène. Dès lors, il s’agit de profils ‘border line’ devenant presque plus dangereux qu’une plongée à décompression obligatoire.
  • Deuxièmement, nous ne pouvons que constater des successions de plongées sans suffisamment de temps de repos et de désaturation. Ex : Croisières à 3 plongées et plus par jour. Sortie de 2 plongées à la demi-journée.
Evolution des chiffres

Sur base des déclarations d’accident que nous recevons, les 3 catégories suivantes composent le podium :

  1. Traumatologie (chutes, entorses, fractures, coupures…)
  2. Accident de décompression (majoritairement de type 2 / médullaire ou vestibulaire)
  3. Barotraumatisme (majoritairement de l’oreille)

Ces dernières années, la catégorie « Accident de décompression » prend la 2ème place sur ce podium et dépasse la catégorie « Barotraumatisme ». Nous ne pouvons pas dire que le nombre d’ADD augmente mais sa proportionnalité dans les accidents déclarés oui. Les accidents s’expliquent dans la plupart des cas par l’addition des mêmes facteurs favorisants.

  • Au niveau du plongeur : âge / fatigue / condition physique / santé / déshydratation / froid.
  • Au niveau de la technique de plongée : profils multiniveaux (border line / yoyo), trop de plongées successives / répétitives, intervalle surface trop court, pas assez de repos. Comme vous pouvez le lire, il n’y a donc pas qu’un seul facteur mais une somme de facteurs qui pris un à un semblent insignifiants mais qui ensemble font finalement basculer vers un accident de décompression. Ne pensez pas non plus que la profondeur est le premier facteur. Nous avons des déclarations pour la zone des 20m. La profondeur moyenne étant de 36m.
Evolution de la moyenne d'âge

La moyenne d’âge des victimes est en hausse. Et c’est encore plus vrai en ce qui concerne les accidents de décompression. Force est de constater que l’âge est un facteur favorisant prédominant. Il y en a bien sûr d’autres.

1) Conservatisme

Il y a aussi un manque de bon sens dans l’application du conservatisme voire une absence totale de conservatisme. Les différentes mesures de conservatisme ne vont pas à elles seules compenser un âge avancé, une mauvaise condition physique ou de la fatigue. Il faut impérativement et avant tout adapter son profil de plongée, sa manière de plonger. Il ne faut pas hésiter à revoir ses objectifs à la baisse pendant la planification, pendant la plongée, voire ne pas faire une plongée.

2) Recommandations

L’objectif de cette note est d’attirer l’attention de tous nos plongeurs sur les facteurs favorisants de l’ADD et le comportement des plongeurs. Rien de neuf nous direz-vous ! Et pourtant il semble qu’un rappel soit nécessaire.

Avant de se focaliser sur les algorithmes et moyens de décompression, les plongeurs doivent d’abord écouter leur corps (condition physique, santé, hydratation, âge, fatigue, froid…) et adapter leur façon / profil de plongée en conséquence. Une plongée ne commence pas à la mise à l’eau mais bien avant. Une plongée ne se termine pas à la sortie de l’eau mais bien après. Des règles simples comme plonger moins longtemps, moins profond, moins de TTS, no deco ou passer une plongée peuvent considérablement réduire le risque d’accident.

Rappelons-nous certaines bonnes vieilles règles comme «1 jour de repos après 5 jours de plongée », « règle en cas de froid », « règle en cas d’effort » … N’oublions pas non plus que nous ne sommes pas tous égaux devant la décompression. Il existe des plongeurs davantage « bulleurs » que d’autres. Sur base des dernières déclarations reçues, nous souhaitons mettre en avant la composante « âge, condition physique, profil ».

Afin de pouvoir pratiquer notre activité préférée en toute sécurité et le plus longtemps possible, ayons une décompression responsable. Planification et bon sens (conservatisme) en sont deux ingrédients indispensables.

Pour le Pôle sécurité,
Laurent Joppart

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